jeudi 4 octobre 2012

Reprise : Parempuyre sur nos terres ...


JEUDI 27 septembre 2012
Stade du bourg – LA BREDE

USB GRAV'AGES contre RCP PAREMPUYRE
Arbitres: M. LAFON P., M. ARGENTON J., M. GREZES G. (Comité Côte d'Argent)
Temps: doux
Terrain: gras et parfaitement tracé, merci à André et Pierrot

Score: USB 1 (1 E, Grèzes) – RCP 3 (3 E, Pim, Pam, Poum)

Jeudi soir, tout ce que La Brède et ses environs comptaient d'amateurs d'Ovalie s'étaient donné
rendez-vous pour assister au premier match de la saison des Grav'âgés de La Brède. On dénombrait
en effet une dizaine de fanatiques enfiévrés sur le bord du terrain, dont on se rendit compte
finalement qu'ils comptaient dans les rangs des éclopés de la dite équipe, tous venus pour supporter
leurs petits camarades et accessoirement leur couper les citrons et leur remplir les pichets de bière
dans les vestiaires. Mais il allait se passer beaucoup de choses avant cet heureux dénouement !
Tout d'abord, la danse de la pluie entamée il y a près de 15 jours par le bureau, les dirigeants et les
éducateurs portait enfin ses fruits. Les dieux du ciel et ceux de la municipalité avaient conjugué
leurs efforts pour qu'enfin on ne se râpe pas les fesses sur le terrain à la première glissade.
L'humeur était donc badine autour de 19h45, à l'heure ou les acteurs du jour pénétraient dans
l'enceinte et venaient caresser la pelouse avant d'intégrer les vestiaires, tel Binbin tatant la grappe
avant la vendange.
A force d'avoir pris des raisonnements toute l'année dernière, les brédois faisaient l'effort d'arriver à
l'heure, même ceux-qui-ont-un-vrai-boulot, et on pouvait procéder à une remise des maillots dans la
plus pure tradition du genre, si ce n'est qu'il fallut troquer les tuniques habituelles contre le
légendaire maillot du titre de champion de l'USB de 1985 alors que le club n'existait pas encore. On
laissait ainsi aux adversaires d'un soir le droit de conserver leurs couleurs pour disputer la rencontre.
Après une séance d'échauffement courte mais intense, menée par notre bourreau, au cours de
laquelle les lactiques faisaient leur oeuvre avant même le coup d'envoi (certains n' y survivraient pas
au delà de la 6ème minute de jeu), les belligérants prenaient place sur le terrain, prêts à en découdre
et à inaugurer la saison de la plus belle des façons.
Las ! Les plus belles intentions ne résistent souvent pas longtemps à la réalité du terrain et
Parempuyre, même venu avec un effectif réduit (17 joueurs contre 27 chez les Grav'âgés, un
record !), allaient d'entrée de jeu mettre leur emprise sur la partie et investir le camp brédois. La
guerre de tranchées était entamée, les barbelés hérissés, et le premier quart d'heure allait permettre
aux locaux de finir leur échauffement des épaules. Cantonnés dans leurs 40 mètres, ceux-ci eurent
néanmoins le mérite de ne pas se désolidariser et de rester compacts et imperméables en défense.
Un coup du sort (comme bien souvent dans ces cas là) allait néanmoins permettre au RCP d'inscrire
le premier essai de la partie, après une action confuse au milieu du terrain ou tout le monde attendait
un coup de sifflet qui ne vint jamais (l'arbitre a toujours raison), où tout le monde s'arrêta, ou leva
les bras au ciel, ou n'avait plus de cannes, ou était trop loin. Bref ça faisait 1 – 0. Un essai très dur
pour le moral, mais cruellement très révélateur du début de rencontre, et assez inéluctable somme
toute, toutes les tentatives des grav'âgés pour sortir de leur camp s'étant avérées peu inspirées. Il y a
un verbe pour décrire cet état de fait: subir.
Dans la panique, on essayait d'inverser la tendance en tentant une option tactique dont on sait
pourtant qu'elle pose plus de problèmes qu'elle n'en résoud, à savoir le coaching à outrance: il
consiste à prendre tous les mecs des lignes arrières qui ont débuté le match, plus tous ceux qui sont
sur la touche, on mélange tout et on recompose la ligne de 3/4 en espérant que là ça marche. Ben
non. A leur décharge, les grav'âgés n'avaient pas sollicité les services d'un coach professionnel pour
le laisser glandouiller à rien faire sur le bord du terrain. A défaut d'autre chose, on justifiait donc ses
émoluments.
Malgré tout, l'orgueil permettait néanmoins de faire quelques incursions dans le camp adverse dans
la seconde moitié de la première mi-temps, malheureusement sans succès. Au delà des problèmes de
transmission inhérents à une ligne de 3/4 en phase d'expérimentation, il y eut toujours un petit détail
pour venir faire échouer toutes les velléités brédoises: une faute de main, un avantage non laissé, un
plaquage de raccroc, ou tout simplement le trac à l'entrée des 22 mètres (pourtant les brédois
n'eurent pas le loisir d'y pénétrer souvent). On sentait qu'il y avait quelque chose à faire, sans pour
autant trouver la solution pour concrétiser.
A la demi-heure, qui sonnait la pause citrons, le sérieux était donc de mise, et un silence de
récupération assez pesant planait sur le groupe bordeaux et blanc. N'était la voix sourde de Captain
Mathieu qui tentait de galvaniser les troupes. Rien n'était encore perdu.
Quelques réglages technico-tactiques permettaient d'entamer la deuxième mi-temps sur de
meilleures bases et, somme toute, l'occupation comme la possession semblaient mieux partagées
entre les deux équipes. Cependant les phases de ruck allaient s'avérer être particulièrement
délicates, entraînant même quelques débordements et du coup des mots déplacés à l'égard du corps
arbitral, mots qui furent l'objet d'une sincère repentance pendant les jours qui allaient suivre. La
frustration était bien présente sur le pré, égarant les esprits et les détournant du jeu. La survenance
de deux essais "casquette" allaient tuer la partie. Il fallait malheureusement ça pour que les
grav'âgés jettent leurs dernières forces dans la bataille et on vit là une esquisse encourageante de ce
qui pourrait se passer sur le reste de la saison, avec de l'entraînement et une meilleure entente entre
les joueurs. Les locaux enchaînaient ainsi quelques mouvements de belle envergure, aussi bien
derrière que devant, concrétisés finalement, après une succession de relais dans l'axe, par un bel
essai rageur du troisième ligne Philippe Grèzes, récompensant sa présence au soutien et à la pointe
du combat.
La messe était dite malgré tout et c'est avec beaucoup de regrets que les grav'âgés entendirent la
stridence du coup de sifflet final. Les hommes de Parempuyre emportaient la partie assez
logiquement finalement, et l'on se dit qu'il y a deux ans on en aurait pris 10 contre une si belle
équipe.
A leur habitude, les grav'âgés allaient répondre à tous les espoirs sur la troisième mi-temps et l'après
match fut des plus plaisants. Dans la tiédeur de la nuit d'automne brédoise, une belle tablée de 40
rugbymen autour d'un cuisseau de chevreuil mitonné avec amour par notre maître-queue inaugurait
avant l'heure le nouveau club house de la plus belle des façons.