mardi 3 décembre 2013

CENAC REEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEFAIT LE MATCH


Nous avons mis BIBOU en congé et une fois n'est pas coutume, ce sont nos adversaires qui refont le match. Le gars devait être au bord de la touche avec un calepin.


Pffffffffffffffffffff, quelle soirée du 28 Novembre mes amis ! Rarement, de mémoire de coach, je ne suis passé par tous les états comme ce fût le cas d'un bout à l'autre du rendez-vous.
Soirée et suées froides. Les Blacks, comme de coutume arrivent au compte-goutte. On se compte. Craintif de n'être pas assez nombreux. D'autant que les mauvaises nouvelles s'accumulent : Minimoys retenu, Stéphane incertain, Mineur absent, Moun blessé. On se compte, médusés, avant de pénétrer dans le vestiaire. On se frotte les yeux mais la réalité est ainsi : nous serons  16 ! Du pain béni pour le coaching, moins pour les gars qui prennent conscience qu'il va leur falloir disputer l'intégralité de la partie. Or quand on connaît l'état de forme disparate de tout un chacun, il y a de quoi émettre quelques craintes. Néanmoins, dès la sortie du vestiaire, dans le froid polaire, les Cénacais sortent tous ensemble, groupés, motivés, comme un seul homme. Hors de question de servir de faire-valoir, de se présenter en victime expiatoire, de venir si loin faire de la figuration. Les visages se ferment, la concentration se lit dans les attitudes et comportements des joueurs à l'échauffement.

Arrive Helmut, en sa qualité de supporter. « Au cas où, j'ai mon sac dans la voiture, mais vu que j'ai les côtes encore en capilotade, je préfère m'abstenir de jouer. Maintenant s'il le faut, je dépannerai » m'explique-t-il. Helmut est venu avec son papa et son frangin. Présent également parmi la maigre cohorte de supporters Cénacais, Naze Head père et fils et Moun, soit une minuscule chambrée.

XV de départ : GPS, Bank, Willy / Yannick, Zizou / Mimi (cap), Knacki, Chipiron / Beck (m) / Doc (o) / Bud, Granule, Cruchot, Vincent / Jipi. Remplaçant au singulier : Campet.

À deux minutes du coup d'envoi, Vincent vient m'avertir qu'il ressent une douleur derrière le mollet qui l'empêche de courir. Forfait. Sueur (encore!) froide. Je demande à Helmut d'aller se changer. Au coup d'envoi, Zizou est momentanément décalé sur l'aile tandis que Campet est finalement titulaire.

D'emblée les Blacks dominent. Le discours de Mimi leur capitaine les a galvanisé. Jamais vu une entame de match pareil. Le collectif se trouve, avance, propose, plein d'allant et de dynamisme. Résultat, cinq minutes se sont écoulées que Zizou, notre ailier improvisé, aplatit dans l'en-but, suite à une percée XXL de Knacki et un pressing gagnant. 1 / 0. Que du bonheur ! Et la mise en bouche va perdurer quand, cette fois, cinq minutes plus tard, Granule prend l'intervalle et s'en va, à grandes enjambées, porter le score à 2 / 0. Pragmatisme, mainmise, on est dans le coup et nos adversaires dans le vent. D'autant que tout nous réussi. Chacun s'y colle à merveille, qui par des mauls pénétrants, qui par des prises en touche, qui par des mouvements au large. Un régal pour les yeux. Mimi régule les accès d'euphorie, parlemente avec l'arbitre, rassure ses partenaires, Knacki encourage la meute de la voix et du geste, Cruchot recadre, replace, conseille, montre l'exemple, Campet abat un travail phénoménal, Beck dirige la manœuvre à merveille, Yannick brasse des tonnes de viande, Doc initie les plus belles déferlantes, Bank se multiplie, GPS touche un nombre incalculable de ballon, Jipi s'emploie en défense, Willy apporte sa contribution, Helmut rassure, Granule est toujours aussi volontaire, Chipiron demeure concentré, Zizou s'attelle sans coup férir aux tâches obscures et Bud multiplie les initiatives. Conséquence, un troisième essai vient clore cette première période féerique, par l'intermédiaire de Chipiron sur une prise en fond de touche de Mimi, un Chipiron cavaleur qui se joue des adversaires pour l'essai du break.

Mi-temps. Les souffles sont courts. Un nuage de buée s'élève de l'attroupement. Les Blacks ont tout donné, sans se cacher, généreux et solidaires. L'euphorie est au rendez-vous. Je félicite mes hommes, leur conseille de poursuivre sur la même voie, de tuer le match sans s'emballer pour autant. Je leur dis qu'on est à 30 minutes de la victoire mais qu'il faut s'attendre, logiquement, à une réplique. Nos vieux corps tiendront-ils le choc ?

Deuxième acte. Pas du même tonneau, loin de là. Nos adversaires ont changé la moitié de leur effectif. Leur jeu s'en ressent. Lors de la première mi-temps, ils avaient usé du jeu avec remise systématique vers l'intérieur, consumant leur gros, délaissant leurs gazelles, sur la base d'un jeu lisible, peu surprenant, certes massif et compact mais sans grande réussite. Changement de décor. Cette fois leur demi de mêlée hurle tellement ses consignes que tout Labrède vibre. Le public est au diapason qui encourage bruyamment. Tandis que nous nous liquéfions un peu, à court de jus. La morsure des Graves devient plus aiguë. Bilan, un premier essai quatre minutes après le début des hostilités du second acte, sur une pénalité concédée dans notre camp et vite jouée. L'ambiance est à son comble côté Brédois. Nous, à court d'arguments, à bout de souffle, accumulons les aléas : coup de genou à la mâchoire de GPS sonné, Granule claudicant, la main de Willy écrasée, les crampes de Knacki, le manque d'air de Bank. Au courage les Blacks ! Toutes tripes dehors, ils résistent héroïquement, courageux en diable, annihilant les offensives adverses. À ce petit jeu, forcément, on s'expose à des pénalités. Donc à des sanctions. À21 h 27, une nouvelle fois sanctionné donc, la pénalité est vite jouée dans nos 40 et un Brédois perfore notre rideau défensif pour s'affaler dans l'en-but. 3 à 2. Paroxysme à tous les étages. On sent confusément que la partie nous échappe, que les mouches ont changé d'ânes, qu'on laisse des plumes dans chaque duel, tout en étant d'une abnégation et d'une vaillance qui forcent le respect. À 21 h 38, le sort en est jeté sur un troisième essai encaissé. Seul mot d'ordre : résister. Préserver le nul ô combien mérité. Heureusement, Helmut endigue un deux contre un en se sacrifiant, heureusement que sur une relance hasardeuse de Willy interceptée l'arbitre revient sur l'avantage, heureusement que leur ailier commet un en-avant à trois mètres de la terre promise, heureusement que l'on tient fermement à ce score de parité. Le coup de sifflet final nous libère, nous soulage, nous laisse haletant de tant d'efforts fournis.

Mimi regroupe ses troupes, en cercle, au centre du terrain. Discours apaisant, rassérénant. Oui on peut être fier, tous, de notre prestation et nous regarder en face. Oui nous avons développé des valeurs de solidarité, de générosité, constitué un socle solide de fraternité, une base sur laquelle s'appuyer à l'avenir. Une véritable bande de copains a éclot dans cette brume, un soir morose de novembre.

Saluons l'excellent état d'esprit de nos hôtes, à la mentalité impeccable et qui en bien des aspects nous ressemblent tant. J'espère que nous saurons les recevoir tout aussi dignement la saison prochaine. Mention à l'arbitre, qui a dirigé à merveille les débats grâce à sa bonne connaissance du jeu, sa pédagogie et son autorité. Arbitre qui soit dit en passant est venu nous féliciter dans les vestiaires pour notre prestation.

Voilà messieurs. J'ai adoré votre prestation hier soir. J'ai apprécié les seize guerriers présents sur le terrain qui ont tout donné. Et quand je dis tout c'est un doux euphémisme. On peut avoir des regrets. Du style, qu'avec un effectif au complet on pouvait largement passer, mais je n'aime ni refaire ni réécrire l'histoire. Ce qui m'a séduit, par delà votre flamboyance, c'est l'envie qui était la vôtre et les moyens que vous vous êtes donnés pour développer un excellent rugby, avec des séquences magnifiques. J'ai noté des attitudes éblouissantes d'entraide et de courage. Allez, n'en jetons plus.

Hier soir, vous fûtes héroïques et c'est tout à votre honneur.

Votre dévoué.


The Touch

1 commentaire:

Unknown a dit…

c est pas vrai j ai pas crié si fort que ça